Le Château d'Aiguines
Fait vécu:
Votre voyage de rêve est planifié et vous avez vraiment hâte de partir. Le photographe en vous n'a qu'une chose en tête: vous pensez aux magnifiques photos que vous pourrez faire une fois rendu à destination.
Vous vous dites "Je n'apporterai pas tout mon kit, seulement mon boîtier, sans la grip, un objectif grand angle, pour les paysages grandioses, un zoom un peu plus puissant, pour faire de beaux portraits et un flash externe car mon boîtier n'a pas de flash intégré. Ah ! J'oubliais, ça me prend aussi une deuxième batterie, le chargeur, le nécessaire pour nettoyer les objectifs, peut-être un trépied... ah non, trop lourd." Finalement, on n'est pas loin du kit complet...
Vous vous imaginez déjà en train de photographier de superbes paysages, des chaînes de montagnes aux sommets enneigés, des couchers de soleil, des animaux sauvages, des bâtiments historiques, des falaises au bord de la mer, des... STOP !!! Laissez-moi vous parler de mon expérience.
Il y a quelque années, moi et ma charmante conjointe avons planifié un beau voyage de 2 semaines en France. Itinéraire prévu: quelques jours à Paris, quelques jours à Chamonix, road trip en Provence et finale sur la Côte d'Azur. Notre périple allait nous permettre de voir tous les décors possibles, allant de la Tour Eiffel au Mont Blanc, en passant par de magnifiques vignobles. Le paradis pour un photographe quoi.
Je savais que j'allais devoir trimbaler mon matériel photo avec moi tout le temps mais j'ai quand même décidé d'embarquer tout le nécessaire pour rapporter les plus beaux souvenirs possibles. La liste ?: Boîtier Canon 7D, objectif grand angle 17-40mm, objectif 70-200mm F/2.8 IS (oui oui, celui qui pèse une tonne !), flash EX 580 II, mini-trépied Gorillapod SLR et tous les petits accessoires indispensables. Le sac à dos que j'allais devoir traîner avec moi à chaque minute du voyage pesait déjà 12 livres.
La Tour Eiffel
Lors de notre arrivée à Paris, nous avons pu passer tout de suite à l'hôtel pour y déposer nos bagages. Nous n'allions pas revenir avant la fin de la soirée alors nous avons décidé d'apporter quelques vêtements plus chaud. En portant mon appareil autour du cou, ça laissait assez d'espace dans mon sac pour mettre 2 gros chandails. Ma blonde, de son côté, n'avait besoin que de son petit sac en bandoulière. Nous sommes donc repartis à pied pour découvrir cette ville magnifique.
Après 2 coins de rues, j'avais déjà mal au cou. Premier achat sur ma liste en revenant chez moi: une courroie qui permet de porter la caméra à l'épaule. J'aurais dû y penser avant, mais bon, je vais endurer. Autre erreur de ma part: le sac à dos. Lors de notre arrivée en France, c'était la canicule. Il n'avait pas plu depuis environ un mois et la température avoisinait les 30 degrés en après-midi. Laissez-moi vous dire qu'un sac à dos, à 30 degrés, ça vous humidifie le dos en un rien de temps ! Mon beau petit sac en bandoulière Canon me manquait beaucoup.
Donc, le cou endolori et la chemise détrempée, nous continuons notre marche. Il y a tellement de choses à voir à Paris, tout est beau, les occasions pour prendre des photos se présentent sans arrêt. Le problème, c'est que mon objectif 70-200mm ne me permet pas de prendre des plans larges, je me contente donc de "zoomer" sur certains éléments. De temps en temps, je dois changer pour mon 17-40mm, pour ensuite remettre le 70-200mm. Quand je pense que j'ai acheté un objectif 18-200mm il y a quelques années et que je l'ai revendu... Ça aurait été l'outil passe-partout idéal.
Les changements d'objectifs fréquents attiraient beaucoup de regards et commençaient sérieusement à taper sur les nerfs de ma blonde. En passant, elle s'appelle Joanie. Vous allez probablement voir souvent son nom dans mes blogues. Joanie traînait avec elle son nouveau Canon Powershot ELPH 300HS, acheté spécialement pour le voyage. Gros comme un paquet de cartes à jouer, cet appareil m'a surpris par la qualité de ses images et le bon contrôle du bruit numérique (le grain dans la photo). Elle pouvait le glisser facilement dans sa poche et le sortir lorsque nécessaire, tandis que de mon côté, j'étais coincé avec mon gros sac à dos. Pas question de laisser une partie de mon matériel dans la chambre d'hôtel ou dans la voiture. J'étais condamné à transporter cette charge pendant 2 semaines.
Je ne vous raconterai pas toutes les journées de notre voyage en détails, mais disons qu'à certains moments, l'aspect "photographie" prenait un peu trop de place. Quand j'y repense, je me rend compte que je n'ai pas profité du moment présent autant que j'aurais dû. Je n'ai pensé qu'à une chose pendant deux semaines: les photos ! Les maudites photos ! Mon gros sac s'est promené dans des rues de Paris, est monté dans la Tour Eiffel et sur le Mont Blanc, a visité des villages de Provence, s'est fait brasser en croisière et s'est même étendu sur la plage avec nous. Partout, il me suivait partout...
Hotel Crystals
Ayant eu ma leçon la première fois, je me suis assuré de ne pas répéter les mêmes erreurs lors de mon voyage suivant. Destination Las Vegas ! En fait, j'ai quand même apporté sensiblement le même équipement, mais je me suis assuré que tout entrait dans mon petit sac Canon qui se porte à l'épaule. Je me suis aussi équipé d'une courroie de caméra bien rembourrée qui se porte en bandoulière. Avec cette courroie, je peux porter mon appareil toute la journée sans ressentir la moindre douleur, même avec un objectif lourd et un flash installés. Cette courroie a vraiment fait toute la différence et je regrette de ne pas en avoir fait l'achat plus tôt. Je me suis aussi permis, à quelques occasions, de laisser tout mon équipement dans le coffre fort de la chambre d'hôtel. Ça change tout ! Le photographe qui se transforme en un simple touriste: une libération !
Si vous devez retenir quelque chose de votre lecture, je vous dirai ceci: ne vous empêchez pas d'apporter le matériel photo que vous jugez nécessaire pour votre voyage. Au lieu de vous priver, faites des tests avant de partir et trouvez la meilleure façon de transporter votre équipement tout en étant confortable. Surtout, profitez du moment et oubliez le photographe en vous de temps en temps. Laissez vos yeux voir le paysage autrement qu'à travers le viseur.
Merci pour votre visite et ne vous gênez pas pour laisser vos commentaires ou pour partager votre expérience de photographe en voyage !